GRP 2019 (Tour des cirques) - Chap 1

Chapitre 1 - Les pyrénées en solitaire



Le GRP 2019, c'est une aventure qui commence il y a presque un an, le 8 juin 2018 très exactement !
C'est à cette date que je me suis lancé ce défi, un périple en solitaire dans les Pyrénées, 134 kms et 7800m de dénivelé positif.
C'est exactement le même parcours que le Tour des cirques (GRP 120kms), je l'ai rallongé un peu pour pouvoir faire une boucle.
Le tour des cirques part de Piau Engaly et se termine à Saint Lary, moi je partirai de Saint Lary et je ferai une boucle complète !
Me voici donc à Saint Lary, il est environ midi je m'élance avec un sac à dos bien chargé étant de donné que je suis en total autonomie, j'ai mon bivouac sur le dos !

Mon matos:
j'ai 2 cartes IGN, une boussole, un nécessaire de secours, un petit réchaud à pastilles d'alcool, une mini tente (dans laquelle je tiens seulement allongé), des plats lyophilisés ainsi que des sachets de sportdej pour mes petits déjeuner, un sac à viande en soie en guise de sac de couchage, un oreiller gonflable, des vêtements chauds pour dormir, un téléphone, une power bank pour recharger mon téléphone et ma montre, une lampe frontale avec des piles de rechange des crampons pour courir dans la neige, un (seul) bâton, des vêtements de pluie, de quoi emporter 1,5 litre d'eau et des pastilles pour désinfecter l'eau des rivières, bref un sac qui pèse environ 7 kilos.
Il y a un endroit dès le début du parcours qui peut être un peu délicat à franchir, il s'agit du port de Campbieil, juste après la station de Piau Engaly, c'est un col à 2600 m d'altitude et d'après ce que j'ai vu grâce aux webcams de la station il y a encore de la neige.

Avant de partir j'ai appelé les CRS de la région, ils m'ont confirmé qu'il restait effectivement de la neige, ou plus exactement de la neige crouteuse, c'est à dire une sorte de neige gelée, mais d'après le pro que j'ai au téléphone, bien équipé ça passe sans problèmes !
OK, j'y vais !
Me voici donc sur un sentier entre saint Lary  et la station de Piau, je cours doucement, d'une part je suis bien chargé, d'autre part ça monte en permanence jusqu'à la station soit environ 15 km tout en montée, c'est une pente douce mais ça monte quand même.



J'arrive au pied de la station sans trop de difficulté, là j'attaque les pistes de ski pour rejoindre la station et maintenant c'est un mur que je dois monter.
La météo se dégrade au fur et à mesure, à Saint Lary j'avais chaud, mais là malgré la rude ascension, je dois mettre mon coupe vent.


Plus j'approche plus les nuages sont menaçants, doucement ils commencent à recouvrir les sommets enneigés, il ne faut pas que je traine, il faut absolument que je passe le port de Campbieil, j'ai prévu de dormir de l'autre coté, dans la vallée de Gèdre, au km 27 au niveau d'une cabane.
Arrivé à la station je passe un coup de fil à ma chérie pour lui dire où je suis, c'est ce qui était convenu, car je ne suis pas certains de pouvoir capter du réseau dans les montagnes.
J'ai froid et il commence à pleuvoir légèrement.
Je quitte la station et le soleil fait quelques percé dans les nuages, ça y est je suis dans la montagne et le paysage est magnifique, tellement imposant, je me sens tout petit !


Le sentier se transforme rapidement en pierrier, plus je monte plus la neige (où plutôt la glace) est présente.
A de nombreuses reprises je traverse des langues de neige gelée. Ces parties sont piégeuses, il y a de l'eau qui coule dessous et creuse des cavités, lorsque que je passe dessus la glace craque sous mon poids et je m'enfonce d'un coup dedans.


J'ai maintenant le port de Campbieil en vue, plus je m'approche plus je mesure la difficulté qui m'attends, à cette saison le sentier sinueux qui permet de franchir le col est complètement recouvert de cette neige glacée, je commence à avoir un peu peur, je prends conscience du danger qui m'attends.
Même avec les chaines que j'ai pris avec moi, je glisse sur cette surface...
C'est décidé, je ne prendrais pas le risque de perdre la vie, je fais demi tour et cherche un endroit pour planter ma tente et passer la nuit.

Les nuages sont menaçants, il ne faut pas que je traine si je veux me coucher au sec.
Je trouve un endroit un peu abrité tout près de la station dans la forêt, je plante ma tente, me fais chauffer une gamelle et je m'allonge en espérant pouvoir m'endormir.
J'ai froid, il pleut, je dois fermer la tente complètement et du coup la condensation coule sur les parois, c'est très humide.
J'entends des bruits autour de moi, il y a de la vie...
Je me réveille toute les demi heure, le temps ne passe pas vite lorsqu'on ne dort pas.
J'ai qu'une hâte, c'est que le jour se lève pour pouvoir ranger et redescendre dans la vallée.
Le soleil fait enfin son apparition, je plie tout rapidement dans mon sac (tout est mouillé) et pars en petites foulées direction Saint Lary.
C'est facile, c'est 15 km de descente, mais cette fois je prends la route, je suis pressé de rentrer, c'est un échec donc autant rentrer le plus vite possible.
Arrivée à Saint Lary de bonne heure, je mange un peu et prends la route direction Prinquiau: Fin de l'aventure