Aujourd'hui c'est un jour important dans ma préparation marathon: je cours le semi-marathon d'Orvault.
J'aime beaucoup faire cette course, elle est placée 4 ou 5 semaines avant les marathons de Nantes et Paris et elle me permet de faire un point sur ma forme et mes capacités à courir le marathon à l'allure prévue !
Cette année je compte courir le marathon de Nantes en 3h15 soit 13 km/h et c'est à cette allure que j'ai décidé de courir le semi ce matin, malgré le conseil de Yann: faire les 5 premiers kilomètres en footing puis les 16 derniers à allure VS42.
J'ai besoin de tester ma vitesse sur cette distance, ça a un côté rassurant ! Ou pas !
9h15, je suis sur le parking, le départ ayant lieu à 10h15 j'ai pas mal de temps devant moi.
Je récupère mon dossard, l'accroche précautionneusement à mon tee shirt. Ceci fait je décide d'aller à la rencontre des autres coureurs en marchant en espérant croiser des visages connus. Inutile de commencer l'échauffement maintenant il me reste trois quarts d'heure !
J'ai les jambes lourdes et des courbatures un peu partout, j'ai "joué" de la pelle et de la pioche ces deux derniers jours, je ne suis pas dans les meilleures conditions physiques ... ça ira quand même !
La météo est médiocre, il y a des petites averses de temps en temps, ce sera la 6ème ou 7ème fois que je fais ce semi et jusque-là j'ai toujours eu du beau temps ...
Je croise Olivier, un ancien membre de l'UACS, nous échangeons quelques "bonjour, comment vas-tu ? que deviens-tu ? ...", il a l'air en forme, je pense qu'il fera un bon chrono, en tout cas il est venu pour ça !
Je croise ou plutôt j'admire les Kényans en plein échauffement: ça fait rêver, j'ai l'impression que leur footing est plus rapide que mes séances de piste !
9h45, je me mets en short et je pars pour quelques foulées d'échauffement histoire de décrasser ces muscles endoloris, je crois que ce semi va me paraître long !
Cette année le parcours a été modifié, ils annoncent un circuit "peut-être plus facile ...", la raison de cette modification est qu'aujourd'hui il y a du beau monde le niveau de la course sera supérieur aux années précédentes et les organisateurs craignent qu'à un endroit du parcours la tête de course rencontre les derniers !
10h05, je m'approche de la ligne de départ, même si je ne pars pas "comme une balle" je préfère être bien placé, histoire de prendre mon rythme de croisière dès le début sans être obligé de slalomer.
La masse habituelle de coureurs commence à se former, l'excitation et l'adrenaline montent ... lâchez les fauves !
10h15, c'est partie, nous nous élançons pour 21,1 km. Cette année le parcours commence par une petite côte, rien de bien méchant, juste ce qu'il faut pour éviter de partir trop vite, et pourtant le rythme est donné, je trouve rapidement ma vitesse marathon, même un poil plus rapide.
J'ai démarré mon partenaire virtuel Garmin, de cette manière je sais en permanence si je suis en avance ou en retard ! C'est une aide précieuse !
2 virages et nous voici sur le parking Leclerc et comme d'habitude les spectateurs nous encouragent mais attention à ne pas s'enflammer !
Nous descendons du parking direction Orvault bourg, c'est là que les choses sérieuses commencent, la première côte, celle que j'appelle la côte "Alcatel", suffisamment longue pour couper l'envie d'échanger quelques mots avec son voisin.
Mes sensations sont bonnes, je garde mon rythme, j'ai même quelques dizaines de mètres d'avance, donc tout va bien.
En haut de la côte je suis rejoint par Bertrand, un collègue de boulot, lui aussi prépare le marathon de Nantes et aborde donc cette course comme une longue sortie.
Nous échangeons quelques mots d'encouragement puis il reprend son rythme et s'éloigne doucement devant moi.
La première difficulté est digérée, je me fais doubler régulièrement, pourtant je regarde mon GPS, à l'entrée du bourg j'ai déjà 150 mètres d'avance sur mon partenaire donc je ne dois pas me laisser entrainer par ces coureurs qui me doublent, nous ne sommes qu'au début de la course, peut-être que la plupart d'entre eux sont partis trop vite et que je les rattraperai ensuite, j'ai déjà vécu ce scénario d'autres fois !
Il faut résister à la tentation !
Je vais essayer de conserver une avance de 200 mètres environs, de cette manière j'aurai une petite marge pour prendre le temps de m'arrêter quelques secondes aux ravitaillements pour boire correctement au gobelet, cette avance me permettra également de ne pas trop forcer dans les 2 ou 3 grosses "patates" de ce parcours !
Nous traversons le bourg et nous dirigeons déjà vers la route du "beau soleil", une route assez longue et très roulante. Sur les faux plats je sens un peu la douleur de mes courbatures mais sur ce type de route, je déroule facilement en prenant garde de ne pas accélérer, ce passage est toujours très plaisant !
Mais ça double toujours, certains avec une vitesse incroyable comme s'ils avaient un chien à leur trousse ! Mais que faisaient-ils derrière ?
Vers le 8ème kilomètre c'est Greg, un membre de l'UACS, qui me rattrape! Lui aussi prépare le marathon de Nantes en revanche il se lance sur ce semi avec un esprit de compétition. Il a l'air assez frais, je le laisse faire sa course et au 10 ème kilomètre je ne le vois déjà plus.
C'est vraiment frustrant de se laisser distancer de cette manière, mais bon c'est le jeu, pour moi c'est juste une longue sortie ! De toute façon je ne suis pas préparé pour un semi, je ne crois pas que j'aurais pu partir sur un rythme beaucoup plus élevé !
Allez il faut que je reste concentré sur ma course !
Au ravito du 10ème, je prends un gel de sucre (goût cacahouètes salé), un verre d'eau et je relance la machine. Ce ravitaillement est placé juste avant une légère côte et certains coureurs ont du mal à se remettre en route. Voilà c'est à cet endroit précis où ceux qui n'ont pas su se freiner commencent à payer !
Vers le 11ème kilomètre j'entends "aller Franck !". C'est Titi, un collègue de boulot et aujourd'hui commissaire de course. Ça fait toujours plaisir !
Puis nous bifurquons dans le parc du Loret, ça c'est une des nouveautés du parcours 2013, un petit chemin de terre en descente, plutôt agréable, ça me permet de regagner les quelques mètres perdus au ravito sans trop forcer.
Mais on a coutume de dire que tout ce que l'on descend, il faudra le remonter et là bingo, le chemin remonte doucement sur une distance assez longue et à ce stade de la course, ce passage apportera sa petite contribution à la fatigue musculaire.
Les kilomètres défilent et nous arrivons déjà au ravitaillement du 15ème kilomètre et là, surprise, Bertrand est là ! Il a un petit coup de "moins bien" comme on dit!
Je prends quelques raisins secs un verre d'eau et je repars en sa compagnie, à deux ce sera plus facile !
Mais à la première côte je sens qu'il décroche, il me dit d'y aller, il n'a plus de jus pour tenir le rythme dans les bosses.
Moi bizarrement je me sens un peu mieux et je me permets même d'accélérer dans les descentes, attention il reste environ 5 kilomètres et je sais bien que l'arrivée est difficile !
Nous arrivons de nouveau dans le bourg d'Orvault où le publique est présent, re-passage devant l'usine Alcatel pour entamer ensuite la longue descente vers le Leclerc.
À ce stade il nous reste 3 kilomètres et une belle patate à l'arrivée ! j'ai toujours 150 mètres d'avance sur mon partenaire ! Courage !
Nous arrivons enfin aux derniers 1500 mètres, à cet endroit, ça monte, ça monte et ça monte, c'est ici qu'il ne faut pas lacher !
Mes cuisses me font mal, dès la première côte je craque et comme d'autres coureurs je marche quelques secondes.
Allez je relance la machine et cette fois jusqu'au bout, je passe la ligne d'arrivée en 01:37:47 à mon chrono, Bertrand est juste derrière moi dans la même seconde.
Conclusion: j'ai réussi à faire ce semi à allure marathon, en revanche je n'aurais pas pu faire 21 km de plus à cette vitesse, donc pour le coup ça n'a pas eu l'effet rassurant escompter !
Reste encore 5 semaines d'entrainement pour travailler la distance ...
Olivier: 01:17:02
Greg: 01:33:46
Les deux premiers arrivent dans la même seconde et ce sont deux Kenyan: 01:04:03