voici en quelques lignes un petit récit de mon marathon:
Dernier
point météo samedi soir, c'est confirmé, le temps sera plus que
médiocre: température 8° max, ressentie 4°, des vents entre 60/80 km/h
et de la pluie !
Dodo de bonne heure après avoir préparé soigneusement toutes mes affaires.(gels, dossard, tenue etc ...)
Cependant
une interrogation subsiste au moment de régler mon réveil (mon
téléphone portable), cette nuit on change d'heure, est-ce que mon
téléphone va changer d'heure automatiquement ou non ? (je précise que je
n'ai pas de réseau en italie d'où le doute!)
Sur les conseils de
Nathalie je règle le réveil à 5h45 nouvelle heure et j'ai bien fait !
Les femmes ont toujours raison je devrais le savoir !
De toutes
façons nous avons été réveillés à 5h30 par les sirènes annoncant l'Acqua
Alta (les hautes eaux) et oui en plus d'une météo pourrie, on risque de
finir le parcours dans l'eau !
Bref, un jus d'orange et un
gateau plus tard, je saute dans mes baskets et je pars en footing
direction la gare routière de Venise d'où les bus nous emmènerons au
départ à Stra. (3.5 km)
Sur le trajet je prends conscience du mauvais temps, le vent est déjà très fort.
J'arrive
à l'arrêt de bus où une foule est déjà présente à attendre le bus, à
mon arrivée un car s'arrête juste devant moi, je monte en grillant tout
le monde (ce n'est pas très courtois mais bon dans ces moments là...) au
moins j'ai une place assise, d'autres marathoniens devront faire le
voyage debout.
Nous arrivons à Stra 45 mn plus tard, nous avons
emprunté une bonne partie du parcours en sens inverse, même en bus ça
parait long, ça rajoute un peu de stress !
1h30 à attendre dans le froid, tout le monde se protège comme il peut, derrière des voitures, les camions, les arbres ...
Je rentre dans le sas de départ 50 mn avant le départ, je me retrouve avec les ballons des 3h50 ça commence mal !
Les organisteurs décident de lancer le départ 10 mn plus tôt tellement nous sommes gelés et la pluie commence à arriver.
C'est
parti, je dépasse rapidement les ballons des 3h50, le peloton s'éfile
assez rapidement ce qui me permet de prendre ma vitesse de croisière,
vers le km 5 je dépasse le groupe des 3h40, je me sens bien (normal)
malgré le vent et la pluie qui nous fouettent, au km 10 j'aperçois les
3h30 et je ne tarderai pas à les dépasser.
En revanche je n'ai pas vu les ballons des 3h20 et je ne les verrai jamais !
Au km 10 j'ai 150m d'avance sur mon "partenaire virtuel" Garmin, c'est beau la technologie !
au
km15 j'ai pratiquement 300m d'avance, après ça se gate ! jusqu'au semi
nous avons eu un vent très violent en pleine face, je vois ma vitesse
chuter, il faut bucher pour tenir, je n'ai désormais que 200 m d'avance.
Ce passage aura certainement laissé des traces sur tous les coureurs !
Inutile de dire que nous sommes trempés comme des serpillières, le vent glacé colle les maillots sur notre peau.
Au
km 25 nous traversons la ville de Mestre, le public est là et nous
encourage ça fait du bien: bravo, brava, bravi, bravissimo et autres ...
Au
km 30 nous sommes à découvert dans un parc sans arbres, on en prend
plein la ..., c'est à ce moment où je repense à l'adage de Yann,
"attention, le marathon commence au 30 ième km".
J'essaie de sourire devant les caméras postées le long du parcours mais j'ai vraiment hâte d'en finir !
Vers
le km 33 nous entrons sur le pont de la liberté, un pont d'environ 5km
reliant Venise au continent, pour l'occasion je l'appelerai le pont de
la souffrance, c'est ici que les problèmes ont commencé pour moi, du
vent et de la pluie en pleine face, nous traversons la mer et à cet
endroit le vent est vraiment très très fort, plus la peine de respirer,
le vent gonfle nos joues et remplit nos poumons c'est pratiquement de la
respiration assistée.
C'est dans ces moments là que la préparation est hyper importante, sans une bonne prépa je crois que j'aurais capitulé ici !
Conséquences,
à l'entrée du pont j'avais 200m d'avance, à la sortie j'étais à 300 m
de retard, mon objectif est foiré, forcément le moral en prend un coup,
mais il faut continuer.
A la sortie du pont il nous reste un peu plus
de 4 km et 14 ponts à franchir. Pour l'occasion ils ont installé des
rampes en bois pour effacer les marches.
Comme je l'avais prévu nous
courons dans 5cm d'eau (au point où on en est), plus que 2 km, nous
traversons le Grand Canal par un pont provisoire, il y a du monde pour
nous encourager malgré la pluie, nous passons devant la place Saint Marc
(nous devions la traverser mais l'Acqua Alta en a décidé autrement !),
je vois ma femme et ma fille, je m'arrête 5 secondes pour les embrasser
puis c'est le dernier km et les derniers ponts et je franchis la ligne
sous le chrono qui affiche 3:30:00, mon temps officiel est 3:28:05, 8 mn
de trop mais dans ces conditions je me dis que c'est pas mal !
Côté ravitaillement j'ai pris de l'eau tous les 5 km + un gel tous les 10 km, et c'était parfait !
Pas de petits bobos ni d'ampoules.